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Fintech tricolore : en piste pour le décollage 

Tribune d'expert / 20 mars 2018

La Fintech en France est une belle histoire dont la meilleure partie reste à écrire. Pouvoirs publics, collectivités territoriales, institutionnels, régulateurs, startups, monde de la recherche et autres acteurs se mettent tous en ordre de bataille pour accélérer la croissance des Fintech tricolores et les faire rayonner en France et au-delà. Par Joëlle Durieux, Directrice Générale du Pôle de compétitivité Finance Innovation.

De la tenue de comptes à la gestion de patrimoine en passant par le paiement et l’affacturage, les solutions proposées par les Fintech, ces startups de la finance, bouleversent l'écosystème d'un secteur traditionnellement tenu par les acteurs historiques (banque, assurance, gestion d’actifs, …). Gérer l’ensemble de ses comptes depuis une seule et unique application, financer le développement de PME via une plateforme, placer son patrimoine en quelques clics et laisser des algorithmes le faire fructifier, allouer son épargne assurance-vie en fonction de ses projets de vie : les nouveaux services technologiques ont de quoi attirer. Cette vague d’innovation, qui inonde les cinq continents depuis plusieurs années, cherche à répondre à l’évolution des attentes des consommateurs vers des outils plus simples, plus rapides, plus intuitifs et moins chers. Et même si le terme de « Fintech » reste très largement méconnu des Français[1], le phénomène est pourtant bien là.

 

La France, une terre de Fintech

 

Pour preuve, la France compte de belles histoires parmi ses centaines de startups en forte croissance. En 2017, elle est ainsi parvenue à avoir six de ses champions dans le classement Fintech 100 de KPMG, soit quatre de plus que l’année précédente. Lendix, la première française du classement, occupe la 45e place, suivie de l’assureur Alan, IBanFirst, l’application Lydia, Payfit et enfin Qonto, la néobanque des PME. Ces jeunes pousses tricolores y côtoient les plus grands de la planète comme Ant Financial, la branche financière d’Alibaba, ou encore Atom Bank, qui vient de lever près de 206 millions de dollars.

 

Côté levée de fonds justement, même si les montants sont moindres, la France peut être fière : en janvier 2018, la Fintech a levé 83 millions d'euros en seulement cinq opérations, faisant d’elle l’un des secteurs les plus dynamiques de l’Hexagone. Un dynamisme porté aujourd’hui par quatre domaines principaux, identifiés dans une récente étude de McKinsey[2] : l’intelligence artificielle, la technologie des « registres distribués » (Distributed Ledger Technology) comme la blockchain, les technologies du cloud, et la robotique. Des startups comme DreamQuark et SesaMm, qui s’appuient sur l’intelligence artificielle, ou encore Utocat, au cœur de la blockchain, contribuent ainsi à ce mouvement vers toujours plus d’innovation.

 

La Fintech est surtout un formidable créateur d’emplois, à la recherche de talents allant du data scientist à l’analyste crédit, sans oublier les développeurs web ou les chargés de communication, pour ne citer qu’eux. Et ce, à travers tout le territoire français grâce à l’action de réseaux, comme la LornTech en Lorraine et la Métropole de Brest.

 

Soutenir l’éclosion et la croissance des jeunes pousses

 

Pour aider les startups tricolores à franchir ce cap décisif dans leur développement, une seule clé : l’accompagnement. Le dynamisme et la créativité des entrepreneurs de la Fintech se doit en effet d’être soutenu par un écosystème politique et financier qui investit dans des projets prometteurs. In fine, c’est toute la Fintech hexagonale qu’il s’agit de faire rayonner à l’international.

 

Aujourd’hui, de nombreuses initiatives voient le jour. Côté régulateurs, l’AMF et l'ACPR ont lancé en 2016 le « Forum Fintech », décrite dans leur communiqué de presse comme une « instance de veille, de dialogue et de proposition associant les sociétés innovantes, les pouvoirs publics et les autorités de supervision »[3]. Comme l’avait ensuite précisé François Villeroy de Galhau précisé aux Echos, la mission principale de ce Forum Fintech est de « les informer, les aider et rendre le parcours plus facile »[4].

 

Depuis, d’autres acteurs ont aussi pris le sujet à bras le corps. La French Tech, un mouvement qui œuvre pour les startups de tous secteurs, a ainsi créé neuf « Réseaux Thématiques French Tech », dont un dédié à la Fintech. Ce réseau Fintech a imaginé un « Tour de France » des acteurs locaux, une initiative unique en France. L’objectif : contribuer à l’essor de pépites issues de l’ensemble des régions françaises, renforcer les écosystèmes FinTech régionaux, et appuyer les startups dans leur expansion nationale puis internationale.

 

Ce soutien de l’écosystème permet aux startups de continuer à innover, recruter et surtout s’internationaliser. Bref, l’ambition est claire : faire de la France la principale place mondiale de l’innovation financière où il fait bon de pousser pour les jeunes Fintech !

 

 

[1] Selon un sondage Harris Interactive pour Deloitte en 2017

[2] « Fintech Decoded : Capturing the opportunity in capital markets infrastructure », McKinsey & Company, Mars 2018

[3] Communiqué de presse de l’AMF et de l’ACPR, 18 juillet 2016, « L’AMF et L’ACPR lancent le Forum FinTech »

[4] « Fintech : les régulateurs français s'engagent pour la compétitivité de la place », Les Echos, 4 mai 2016

 

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One thought on “Fintech tricolore : en piste pour le décollage 

  1. FredericBaud
    23 mars 2018 à 10:05

    Pour permettre l’essor du marché autour de la tenue de registre d’actions d’entreprises ou parts de fonds d’investissement conformément à l’ordonnance du 8 décembre 2018 le collectif P2PVenture oeuvre à la promotion d’un « smart-contract » open-source sur blockchain publique :

    https://www.slideshare.net/fbaud/blockchain-et-contrats-open-source