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Les réseaux sociaux : futurs champions du e-commerce ?

Tribune d'expert / 20 mars 2019

Social rime de plus en plus avec commercial. Pinterest, Facebook, Twitter, Snapchat… Tous annoncent leurs velléités de devenir marchands et de monétiser le fort trafic qu’ils génèrent. A la clé : plus d’achats impulsifs et un meilleur taux de conversion pour les marchands. Décryptage.

Le mobile supplante l’ordinateur

Pour la première fois en 2015, le mobile a supplanté l’ordinateur comme support privilégié de connexion à internet. En 2016, les Français ont effectué 15 achats en moyenne depuis un device mobile, contre 10,5 en 2015. En 2019, les dépenses publicitaires à destination des réseaux sociaux dépasseront les 50 milliards de dollars. La messe est dite : la tendance est à l’internet mobile. L'activité des réseaux sociaux étant fortement corrélée aux périphériques mobiles, il était logique qu’ils deviennent partie intégrante de la stratégie des sites marchands.

Ainsi, en plus de communiquer avec les clients et d’offrir une vitrine aux produits des marques, Facebook et consorts développent aujourd’hui des fonctions publicitaires et d’achat direct.

Une démarche qui fait sens quand on sait que le service innovant qui intéresse le plus les Français est la possibilité d'acheter, vendre, échanger des produits/services directement sur les réseaux sociaux, très prescripteurs. C’est notamment le cas pour 37% des 25 à 34 ans. Clairement, pour ces fameux millénials, magasin, site, réseau social... même combat : c’est un outil qui doit leur permettre de consommer s’ils en ont envie.

Des boutons pour shopper…

« Buy it », « Shop now » « Buy on »… Peu importe la formule, le message est identique sur tous : cliquez et achetez. Avec une portée très large puisque cela touche, bien sûr, les followers de la marque en question, mais aussi les followers des acheteurs, provoquant un effet « boule de neige ». Bienvenue dans l’ère du social commerce !

Sur Twitter, les consommateurs peuvent désormais acheter directement un produit depuis un tweet, sans passer par un site marchand. Sur Instagram, on transforme le compte d'une marque en e-shop, grâce à l’Instashop.

Sur Snapchat, des publicités vidéo avec achat sont lancées depuis avril. Target et L'Oréal ont été les premiers à tester ce nouveau format m-commerce.

Sur Pinterest, la démarche de vente a été poussée un cran plus loin avec l’arrivée d’un outil de reconnaissance visuelle dédié à l’achat : en clair, à partir d’une photo de produit prise par le smartphone, l’utilisateur peut retrouver la référence en cliquant sur un détail d'une image épinglée et l’acheter. Achat coup de cœur garanti !

Et sur Facebook ? Très facile de passer du « like » au « buy » ! En cliquant sur une annonce, les internautes voient les différents produits sur une page, avant d’être redirigés vers le site ou bien achètent directement.

La firme de Menlo Park va jusqu’à ajouter sur les pages de commerces américains présents sur son réseau social des boutons permettant de commander la livraison d'un repas à domicile, d'acheter des places de cinéma ou de prendre rendez-vous chez un coiffeur. Un dispositif complet.

Une marketplace pour se diversifier

Mais le géant Facebook voit encore plus grand et a lancé Marketplace en octobre dernier. Il s’agit d’une nouvelle plate-forme de petites annonces entre particuliers. Qui aurait un large potentiel puisque selon son instigateur, 450 millions d'utilisateurs se servent déjà de Facebook pour vendre ou acheter des objets. Soit un quart de son total d’utilisateurs actifs, évalué à 1,71 milliard à la fin du premier semestre 2016. Autrement dit, un marché gigantesque.

De là à penser que Facebook va se transformer en une plate-forme de commerce en ligne traditionnelle, concurrente d’Amazon, il n’y a qu’un pas ! Vite franchi si on regarde en Chine où WeChat et ses 800 millions d’utilisateurs, au départ simple application de messagerie instantanée, est devenue une application tout-en-un offrant un mélange de réseau social, de plateforme de commerce, système de paiement… Ne tenons-nous pas là, le modèle de demain ?

Par Sophie Lubet, directrice du pôle Retail de Comexposium

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